ANNIE PERREAULT : LA PASSION D'ECRIRE

Depuis son Canada natal, Annie Perrault est l’auteur de plusieurs nouvelles autopubliées. L’écriture véritable passion pour Annie, demande exigence et rigueur, un travail certes difficile mais nécessaire à son épanouissement. Elle travaille actuellement sur différents projets littéraires et prévoit la sortie d’un thriller psychologique courant 2016.

BONJOUR ANNIE, TOUTE PETITE DÉJÀ VOUS INVENTIEZ DES HISTOIRES, DES JEUX. AUJOURD’HUI VOUS AVEZ PUBLIÉ PLUSIEURS TEXTES, POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE PASSION POUR L’ÉCRITURE ?

Oui, en effet, quand j’étais enfant, j’inventais toutes sortes d’histoires. Et depuis, ce besoin de créer m’a toujours accompagné même si, pendant quelques années, j’ai parcouru des voies de traverse, laissant de côté ma nature profonde. Mais un jour, l’écriture m’a rattrapée. J’ai alors compris qu'il était impossible d'échapper à sa nature ; tôt ou tard, il faut assumer ce que l’on est.

En 2003, j’ai donc renoué contact avec l’écriture, et depuis, je cherche toujours à en connaître davantage sur l’art de raconter des histoires.

Écrire un roman, une nouvelle, un récit, ça s'apprend ! Avec de la persévérance et de l'acharnement. Une passion, oui, et de la folie ! Il faut lire, aussi. Beaucoup de livres, toutes sortes de romans, d'essais sur l'écriture, entre autres, puis sur la création littéraire. Il faut vouloir apprendre, être poussé par un besoin viscéral de créer, comme si on était à la recherche de son air après avoir trop longtemps retenu sa respiration. C'est, en tout cas, ce que je vis. Je suis poussée vers l'avant par un désir profond de transmettre. Et je veux être complètement consciente de ce que je fais en écrivant une histoire, et cela à toutes les étapes de la création. Ce sont les raisons pour lesquelles j'ai suivi jusqu'à ce jour plusieurs ateliers d'écriture, que j'ai écrit de nombreuses histoires, que j'ai lu à peu près tout ce qui s'est écrit sur la création littéraire (du moins, je crois…), en passant par les théoriciens français aussi bien que par les praticiens américains, et par les auteurs québécois qui se situent un peu entre les deux, que je lis tout plein de livres, du polar, de la jeunesse, des ouvrages plus littéraires..., et que j'ai suivi plusieurs cours à l'université en étude française. Je me suis dernièrement inscrite au certificat en création littéraire de l'université Laval à Québec. Je commence à l'automne 2015. J'ai très hâte !

VOUS ÊTES AUTEURE DE PLUSIEURS NOUVELLES, AVEZ-VOUS UNE PRÉFÉRENCE POUR CE FORMAT ? PENSEZ-VOUS VOUS ESSAYER À D’AUTRES STYLES D’ÉCRITURE ?

Mon chantier de projets littéraires compte en tout seize nouvelles dont certaines sont rendues à maturité alors que d’autres demandent quelques réécritures supplémentaires. J’aime bien ce format, car il me permet de laisser couler hors de moi le trop-plein de mon énergie créative. Ces histoires courtes jaillissent souvent en un éclair, sans plan ; je me laisse porter par le flot jusqu’à ce que j’écrive le mot fin. Cette énergie est mordante, tenace, et me force à continuer d’écrire ce qui veut se dire. Elle me fait penser à une démangeaison qui provoque le besoin de se gratter sans arrêt. Cette dernière ne s’arrête que lorsque le mot fin est écrit. Je ressens alors une paix intérieure. Je respire, car cette sève créatrice a oxygéné mon être entier.

Les autres styles d’écriture m’intéressent également, notamment le roman, mais aussi le récit autofictif. Sur Iggybook, au cours de l’année 2016, je publierai une série tirée de mon roman Les Sémolines, un thriller psychologique. Cette série comportera huit épisodes. Les six premiers sont en relecture/réécriture. Actuellement, je rédige le septième épisode. Cette histoire m’habite depuis 2005, et ce n’est qu’en 2012 que j’ai véritablement commencé à l’écrire. Elle traite particulièrement des conséquences de la violence familiale, de la reconnaissance et l’acceptation de soi, de la guérison intérieure, de l’importance des parents dans la vie de leurs enfants… Bref, le thème principal est celui de la famille. Contrairement aux nouvelles, cette histoire s’écrit lentement, à petite dose, car elle me demande beaucoup, les thèmes abordés n’étant pas nécessairement faciles et les émotions de mes personnages, non plus. Cependant, j’ai besoin d’écrire cette histoire. N’est-ce pas Rilke qui a écrit qu’« une œuvre d’art est bonne quand elle est née d’une nécessité » ?

Je travaille aussi sur une collection de romans jeunesse, destinée aux adolescents, dont le titre provisoire est : Contes modernes pour ado. Pour l’heure, cette collection compte six romans. Le thème récurrent de cette série est celui des vies passées. Des adolescents se retrouvent en contact, d’une manière ou d’une autre, avec l’une de leurs vies passées. Et ces réminiscences surgissent à un moment de leur vie, durant lequel ils vivent de façon plus intense certaines émotions. Ces jeunes seront amenés à franchir une étape, laquelle ouvrira leur conscience. Il y est souvent question d’amour, de pardon, de gratitude. J’ai choisi le genre fantastique pour aborder ces thèmes. Dans un avenir prochain, ces histoires paraîtront sur Iggybook.

VOUS AVEZ CHOISI L’AUTOÉDITION, VOS EBOOKS SONT D’AILLEURS DISPONIBLES EN VENTE DIRECTE SUR IGGYBOOK, POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE CETTE EXPÉRIENCE, DE VOTRE PARCOURS EN TANT QU’AUTEURE AUTOÉDITÉE ?

Je suis emballée ! Ce n’est que tout récemment que j’ai découvert Iggybook, et depuis, quelle joie ! J’ai trouvé un chemin par lequel mes histoires peuvent rejoindre mes lecteurs. Votre plateforme est idéale pour l’écrivaine que je suis, tous mes sens créatifs sont mis à contribution : écriture, art visuel, vidéo, musique. Je ne fais que commencer à m’amuser !

Ma jeune expérience dans l’autoédition me fait voir et comprendre toutefois que l’entreprise de l’autoédition est un grand défi qui comporte quelques pièges. L’un d’eux auquel j’ai fait face est celui de la volonté de publier trop vite une histoire. La facilité est là ; cependant, mon objectif, en tant qu’auteur, est de publier des histoires les plus abouties que possible. Je ne veux pas livrer aux lecteurs de la camelote littéraire, mais des histoires écrites dans un français impeccable, dans un style fluide et extrêmement lisible. Et pour cela, un énorme travail est à faire sur le texte : les nombreuses relectures/réécritures. Sans compter l'apport essentiel d'un comité de lecture : faire lire ses textes par d’autres, recueillir leurs commentaires, en tenir compte lors des réécritures ultérieures. Puis tout laisser reposer et y revenir plus tard, peaufiner encore, réviser, relire… Jusqu’à ce que le texte s’anime sous mes yeux; il me semble alors respirer tout seul, signe qu’il est rendu à maturité, prêt à prendre son envol.

Bref, pour livrer de belles histoires, comme le font les grandes maisons d’édition traditionnelle, ça exige un travail de titan, mais ô combien passionnant !


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