Entretien avec Gérard Terrier à propos de "Ils les ont tant aimés" — publié aux éditions Le Manuscrit


Dans le cadre de ce recueil de témoignages vous avez mis en avant le travail effectué au sein des services de soins palliatifs. Pouvez-vous nous exprimer les motivations qui vous ont conduit à la compilation de ces témoignages ?

La compilation de ces témoignages vient après un premier livre (« La mort, cette énigme », Editions de l’œuvre, Paris 2012) qui rapportait des témoignages personnels tout au long de ma carrière hospitalière (pédiatrie, réanimation, SAMU-SMUR, soins palliatifs). Un journaliste du Figaro m’avait sollicité pour que des témoignages de proches, de familles et de malades eux-mêmes soient colligés. C’est l’objet de « Ils les ont tant aimés ». Ce sont des témoignages qui montrent qu’un accompagnement, conduit du mieux possible, apporte soulagement et sérénité aux patients et à leur entourage. C’est aussi un hommage aux soignants (toutes catégories confondues) et bénévoles qui se dévouent sans compter dans le service.

De ce recueil ressort une grande humanité, quels sont les enjeux d’un service en soin palliatif ? Quelles sont les problématiques récurrentes rencontrées par l’équipe hospitalière ?

La charge émotionnelle est forte dans un service de soins palliatifs. Toutefois, l’absence de tabou, la libre circulation de la parole et la remise en cause permanente des certitudes acquises permet de surmonter les difficultés. Il n’y a pas eu de départ de personnels du service (autres que retraites ou mutations de conjoints) depuis 11 ans !

Comment définirez-vous la mission première des services de soins palliatifs ?

La mission première d’un service de soins palliatifs est l’écoute : l’écoute du corps souffrant, de l’attente physique, psychique, spirituelle…du patient et de ses proches. Le patient est toujours au centre de nos préoccupations.

Vous enseignez l’éthique médicale à la faculté de Médecine de Limoges, quel rôle central l’éthique tient-elle au soin des services de soins palliatifs ? 

L’éthique tient une place centrale en soins palliatifs, car l’éthique c’est avant tout la culture du doute. Nous sommes à l’écoute des patients et de leur entourage, en faisant abstraction de nos propres convictions et/ou certitudes.

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