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Interview de Chris Simon auteure de

Interview de Chris Simon auteure de "Brooklyn Paradis"

Découvrez l'interview de l'auteure Chris Simon pour son roman Brooklyn Paradis

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Une mère de famille bourgeoise, qui ne peut s’empêcher de ramasser des objets dans la rue, trouve un canapé sur un parking de Brooklyn au petit matin. Elle l’embarque dans sa Cherokee, aidée de 2 grandes femmes un peu trop maquillées, malheureusement, le canapé appartient à des méchants qui vont tout faire pour la retrouver et le récupérer.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ? 

Nous vivons dans une société dans laquelle l’argent semble prendre le pouvoir sur la morale individuelle de chacun. Nombreux scandales financiers qu’ils soient d’ordre médical ou autres démontrent cette tendance. Aux états-Unis, plusieurs compagnies pharmaceutiques sont en procès pour avoir distribué massivement des anti-douleurs très addictifs. Des millions de gens sont devenus des drogués avec des médicaments volontairement prescrits par leurs médecins et volontairement promus et fabriqués par l’industrie pharmaceutique. C’est une épidémie. Des milliers de gens sont morts ou devenus accros.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Au départ, une maison d’édition. Celle-ci proposait une ligne éditoriale de séries. Ça me plaisait, j’avais déjà écrit une série en autoédition, Lacan et la boîte de mouchoirs, donc j’ai réfléchi à une histoire et j’ai proposé une minie bible et un premier épisode. Le projet a été accepté. La saison 1 est sortie, mais la maison d’édition a fermé au bout de 3 ans. J’ai décidé de continuer la série en autoédition et aujourd’hui elle est complète avec 4 volumes.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

L’idée de départ combine un fait divers que j’ai lu, il y a une quinzaine d’années dans le New York Times et un scandale pharmaceutique récent aux États-Unis (vous avez peut-être entendu parlé de cet anti-douleur, l'OxyCotin ?). J’avais vraiment envie d’écrire un polar humoristique sans enquête, sans testostérone, j’ai donc mis une femme au centre de l’histoire qui ne soit ni dans la police, ni lié à l’univers du roman noir, mais finalement, j’ai découvert, que même les bourgeoises à talons ont de la testostérone.

Parlez-nous de l’univers que vous avez créé dans votre livre.

J’ai essayé de faire rire avec un thème sérieux : l’argent. J’aime divertir tout en instruisant mon lecteur. J’aime traiter de sujet grave avec une certaine légèreté et de l’humour. Le rire est une attitude zen contre la noirceur du monde. Le roman noir social et l’humour sont deux outils très puissants pour éclairer sur l’économie mondiale actuelle et l’ambiance sociale qui en découle. Qui sont les trafiquants ? Des individus isolés sans foi ni loi, des laboratoires pharmaceutiques, des investisseurs peu scrupuleux ? Le rire permet une distance pour mieux comprendre les mécanismes qui nous poussent à être comme nous sommes.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

J’ai essayé de poser cette question : l’argent, l’appât du gain, sont-ils en train d’engloutir toutes nos autres valeurs ?

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?

Pas sur le thème, mais sur le décor et les personnages, oui, puisque je décris une société (la société New Yorkaise) dans laquelle j’ai passé la moitié de ma vie.

À qui s’adresse votre livre ?

Aux amateurs de thriller, roman noir et polar social qui ont envie de lire une série noire avec une bonne dose d’humour. Les méchants sont de vrais méchants, de même que les victimes sont malmenées, mais les uns et les autres nous font rire parfois. Ça permet de respirer !

Une bonne raison de lire votre livre ?

Si vous avez envie de vous marrer intelligemment, si vous voulez faire un tour à Manhattan et Brooklyn, si votre mère était comme Courtney (ramasser les trucs dans la rue ou incapable de jeter), cette série est pour vous ! En plus, elle existe en version ebook, papier et audio-livre parfait pour voyager.

Comment construisez-vous votre intrigue ?

Je pars toujours d’une situation et d’un personnage. Dans Brooklyn Paradis, j’ai créé Courtney et la situation : Courtney trouve un canapé sur un parking. Ensuite je suis le personnage principal. Tout au long de l’écriture, je me pose les questions suivantes : où est-il ? Que fait-il ? Comment vit-il la situation ? Comment réagit-il aux événements ? etc.

 

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Je lis beaucoup les faits divers, les livres documentaires (non-fiction), les pages sciences du New York Times et autres journaux… J’observe aussi mon entourage.

Quels sont vos rituels d’écriture ?

J’écris le matin dès le réveil.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

Ed McBain, Fréderic Dard, Simenon, Virginie Despentes, Toni Morrison, Virginia Woolf, James Salter. J’aime la bonne littérature, celle qui vous étonne, vous ravie, vous embarque… J’aime la langue, le langage.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

Depuis plus de 20 ans. J’ai commencé à écrire dès l’âge de 13 ans, un journal, pour sans doute essayer de comprendre ce qui se passait avec moi et mon adolescence ! L’écriture est une exploration de la psyché humaine, elle a le pouvoir de nous transformer, c’est pourquoi la lecture nous transforme.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Au départ par curiosité, aujourd’hui j’en apprécie la liberté, je peux écrire ce que je veux et je conserve tous mes droits.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Commence maintenant. Prends un stylo, une feuille, un ordi et écris ce qui te passe par la tête. Fais ça tous les jours pendant une heure. Tu verras où cela te mène… Tu trouveras ce qui t’intéresse, les sujets qui te touchent, etc…

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Je suis en train d’écrire un roman, qui se passe aujourd’hui et nous ramène au début des années 70 et aussi en 1940. Un thriller politico-social qui va au-delà du genre, j’espère, et qui pose la question du groupe versus l’individu. J’espère le finir cet automne et pour la première fois, je vais peut-être le soumettre à un éditeur, si j’en trouve un à qui le livre correspond, avant de l’autoéditer, une fois de plus, par curiosité !


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