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John-Erich Nielsen: 40.000 livres vendus sans éditeur

John-Erich Nielsen: 40.000 livres vendus sans éditeur

Après des années passées dans l’éducation et dans l’armée, John-Erich Nielsen est devenu l’auteur d’une série policière : les enquêtes de l'inspecteur Sweeney. Ces polars au ton très british, avec des intrigues à tiroir et situées dans le cadre envoutant de l’Ecosse, ont déjà séduit 40.000 lecteurs.

Dans une interview, John-Erich Nielsen partage son expérience et les ingrédients de son succès.

Bonjour John-Eric, vous avez vécu plusieurs vies avant d’arriver à l’écriture, que vous a apporté ce parcours ?

Après des études littéraires, j’ai été quelques temps professeur d’allemand, puis je suis devenu officier militaire dans des services d’action et de renseignement. Une période pendant laquelle j’ai assisté à des évènements difficiles, en particulier lorsque j’étais en Bosnie. Mais la vie de militaire est aussi humainement enrichissante : dans les conflits, on découvre le pire et le meilleur de la nature humaine. Ce sont aussi des années pendant lesquelles j’ai énormément lu. Puis je suis retourné à l’éducation en devenant CPE dans un lycée. Là aussi les contacts humains sont très riches. C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire, tout simplement parce que j’avais besoin d’une fenêtre ouverte sur l’extérieur. Lorsque j’ai écrit mon premier livre, Meurtre au 18ème trou, je pensais en écouler une quarantaine. Aujourd’hui j’en ai vendu 27.000 !

Comment expliquez-vous ce succès ?

Comme mon livre se passait dans le milieu du golf, j’ai eu l’idée de le proposer dans les boutiques des clubs de golf. J’en ai laissé une dizaine dans quelques clubs autour de chez moi. Les ventes ont décollé et finalement il a été vendu par un club sur deux en France. Et sur Amazon, le livre est très régulièrement dans le top des ventes en catégorie sport.

Il continue à bien se vendre : l’ayant édité moi-même, je peux l’actualiser régulièrement, de façon à ce qu’il reste moderne et qu’il ne soit pas daté par des petits détails obsolètes. J’ai poursuivi la série avec le même personnage, qui totalise aujourd’hui 40.000 ventes. Depuis l’année dernière, poussé par mes collègues auteurs, je me suis lancé dans le numérique, et les ventes ont vraiment bien démarré : l’an dernier j’ai vendu 9700 livres, dont 3 ou 4000 en numérique.

Vous n’avez jamais cherché à travailler avec un éditeur ?

Non, je me débrouille très bien tout seul pour vendre mes livres. Par exemple, je participe régulièrement au Festival Interceltique. Une année, en 10 jours j’ai dédicacé 1.200 livres ! Je ne suis pas sûr qu’un éditeur ferait mieux. Quand je discute avec des auteurs édités sur les salons, je vois bien que leurs livres ne se vendent pas mieux, et que financièrement ils touchent très peu sur les ventes.

Pourquoi avoir choisi de situer vos intrigues en Ecosse ?

C’est un jeune reporter de guerre écossais rencontré à Sarajevo qui a inspiré mon personnage principal. Puis je suis resté sur l’Ecosse : je me suis découvert une véritable passion pour ce pays qui possède un formidable magnétisme et une culture très riche. J’y vais souvent en repérage pour mes livres et c’est pour moi un grand plaisir de le faire découvrir à mes lecteurs, d’intégrer mes histoires dans la culture des lieux.

Pour votre dernier livre vous avez décidé d’aborder un genre très différent.


Oui, Les roses de Sarajevo racontent une histoire vraie, très connue là-bas : en 1993 un jeune couple de 24 ans, une Bosniaque et un Serbe, a tenté de quitter la ville. Ils ont été abattus sur un pont, il est mort et elle a voulu mourir auprès de lui. C’est une histoire que j’avais en moi depuis plus de vingt ans et l’écrire a été une façon d’exorciser ce que j’ai vécu. J’ai voulu en faire une métaphore pour parler des conflits, pour en faire une histoire universelle sur les hommes et les femmes dans la guerre.


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