Matthieu Biasotto : « J’aime la souplesse de l’autoédition, la proximité avec les lecteurs et les autres auteurs ».

Professionnel de l'image et amoureux de l'intrigue, Matthieu Biasotto est un auteur épris d'indépendance, fervent défenseur de la liberté de création. L’autoédition s’est imposée à lui comme une évidence. Son premier roman a été classé dans les meilleures ventes d’Amazon.

Il participe à la Rentrée des Indés avec Pictural, une romance qui l’éloigne de l’univers noir auquel il avait habitué ses lecteurs.

Parlons d’abord de Pictural. Pouvez-vous le résumer en quelques phrases ?

Pictural, c’est l’histoire d’une folle rencontre. Presque improbable. Entre Astrid, une jeune femme très ancrée dans la normalité, et L. Dattello, un immense artiste peintre un peu déconnecté. Leurs vies sont inconciliables. De cette divergence, découle une relation singulière faite de doutes et de petits pas en avant. Se dresse alors, en toile de fond, l’attirance pour la peinture mais aussi un projet artistique qui dissimule quelque chose de bien plus grand. Comme une œuvre qui demande un engagement profond. Pictural pose aussi une question : jusqu’où peut-on aller pour la personne qu’on aime ?

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Je suppose que le principal déclencheur doit être l’arrivée de mon troisième garçon. Des événements de ma vie personnelle ont nourri le besoin d’explorer un registre moins noir. Après avoir écrit trois thrillers, j’ai eu envie de m’exprimer dans un cadre différent. Je le vois comme une parenthèse pour m’éloigner de mon côté oppressant. C’était l’occasion d’aborder les sentiments avec un peu de légèreté. J’en retire une belle expérience et je compte bien récidiver.

Une bonne raison de lire Pictural ?

Pictural est un délicieux cocktail qui a tout pour séduire. Des personnages plus vrais que nature, de l’humour, de la passion et une trame qui happe le lecteur jusqu’à la fin. On y retrouve parfois mon côté sombre, mais subtilement dilué. Pour finir, le style est fidèle à ce que je fais depuis le début.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ? Avez-vous déjà publié par ailleurs chez un éditeur ?

Je pense que c’est avant tout le sentiment de liberté qui m’attire. J’ai l’impression de pouvoir essayer une multitude de genres, de formats et d’axes. J’aime la souplesse que procure l’autoédition. J’adore l’évolution rapide de ce petit monde très dynamique. J’apprécie la proximité avec les lecteurs et les autres auteurs. Tout en ayant conscience qu’un jour ou l’autre, il me faudra donner une nouvelle dimension à mes livres. C’est là que l’édition traditionnelle intervient. En attendant j’explore mon immense terrain de jeu avec un appétit féroce.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

J’écris depuis quelques années seulement. J’ai peut-être attendu d’être prêt. Prêt à me livrer. Prêt à créer pour moi. Est-ce le cap de la trentaine ? Le besoin de changer de support en passant des images aux mots ? Je ne sais pas. Mais j’ai immédiatement compris que mon esprit pouvait s’épanouir dans un monde sans limite. Je suis tombé amoureux de l’écriture. Depuis que j’écris, j’observe mieux. Je vis mieux. Je suis bien plus ancré dans le présent, j’écoute vraiment les personnes. C’est une véritable métamorphose, et j’ai l’impression de découvrir des pans entiers de ma personnalité. Bref, une passion qui révèle ce que je suis vraiment. (Un psychopathe romantique ?)

Avez-vous des rituels d’écriture ? Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

J’écris plutôt la nuit. Je vais essayer tôt le matin. J’ai tellement de choses à tester ! Je n’ai pas de rituel particulier. J’aime être seul, au calme. Parfois avec de la musique pour m’isoler dans ma bulle. Souvent avec le silence pour m’envelopper. Généralement, je me laisse dévorer par l’histoire. J’aime être hanté par telle ou telle scène. Visualiser, ressentir et imaginer durant toute la journée et à n’importe quelle heure. Je prends des notes. Je me relève en sursaut pour fixer un concept, une idée ou un dialogue. Pour l’inspiration, c’est un sujet délicat car j’ai du mal à cerner le processus. Je pense que tout m’inspire. C’est un cumul de rencontres, d’expériences, de questions. A bien y réfléchir, tout est inspirant : une ruelle, une odeur, une lumière et la vie en général. En observant bien, le monde entier est une matière première propice à l’écriture. Sans aucune prétention, je dois avouer que je ne cherche pas l’inspiration, c’est plutôt elle qui me trouve.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

Difficile de me prononcer. Je ne me suis jamais posé la question. J’aime certains livres, je me nourris de lectures diverses, parfois très éloignées de mon univers. Sans forcément adhérer à tous les titres d’un même auteur. Concernant les thrillers j’apprécie Maxime Chattam, Michel Bussi et Frank Thilliez. Je lis beaucoup d’amis auteurs indépendants. On prend alors conscience que le statut « édité » ou « autoédité » ne joue pas sur la qualité ou sur le talent de certains. Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas de « modèle ». Je cherche juste à être moi.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Ne pas oser se lancer est une peur légitime qu’il faut parvenir à surmonter. Rêver d’écrire sans franchir le pas est un crime. Il faut s’y abandonner pour mieux se trouver. Aujourd’hui, plus que jamais, il est possible d’essayer. Les réseaux, les outils et les applications qu’offrent internet, sont autant de chances pour donner vie à ses textes. Écrire est peut-être l’expérience la plus libératrice et la plus excitante qui soit.

Pictural est disponible sur le site de Matthieu Biasotto, en version numérique, 2,99 €

A propos de la Rentrée des Indés :

Pour la première fois cette année, en écho à la rentrée littéraire orchestrée par les éditeurs, 40 auteurs autoédités se réunissent pour s’offrir une visibilité inédite pendant tout le mois d’octobre et toucher de nouveaux lecteurs.

Épaulés par Iggybook.com (la plateforme des auteurs indépendants), Actualitte.com (le magazine des univers du livre) et Babelio.com (la première communauté de lecteurs francophones), ils lancent LA RENTRÉE DES INDÉS 2015.

Découvrez-les sur le site de la Rentrée des indés


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