Fred Houel a obtenu le prix du Masque 2017, à la suite du concours organisé par les Éditions du Masque pour leurs 90 ans en partenariat avec Iggybook. Son thriller, Quand les oiseaux s’étaient tus, est publié dans la collection qui a accueilli des auteurs tels qu’Agatha Christie, Ian Rankin ou Serge Brussolo. Il entraine le lecteur dans une atmosphère de huis clos, où règnent la violence et l’angoisse, et le plonge dans un univers hostile et mystérieux d’un phare perdu dans les eaux de l’Antarctique.
Votre livre met en scène deux gardiens de phares, parlez-nous de cet univers très particulier. Pourquoi l'avez-vous choisi ?
Je voulais écrire un thriller de neige et de solitude, un objet littéraire hybride entre Shining et Le Horla en quelque sorte. C’est ce qui a suscité cette localisation, très particulière d’une île subantarctique, où sont censées être enterrées les dépouilles de l’expédition Scott, célèbres aventuriers des pôles. Puis le récit a évolué — fatalement je dirais ! — se nourrissant d’autres personnages, mais il a gardé cette empreinte profonde, d’un roman de l’invisible, battu par la mer et le vent…un polar polaire en somme, mariant la neige et le sang !
Avez-vous déjà écrit d'autres romans avant celui-ci ?
Comment vous est venue l'envie d'écrire ?
Non, c’est mon tout premier roman, je suis tout juste en train d’attaquer le second. À l’origine, j’ai commencé par écrire des chansons, j’étais alors piètre guitariste dans un groupe de rock amateur ! Je me suis vite rendu compte que j’étais bien meilleur pour raconter des histoires que pour distiller des riffs de guitare, et j’ai eu envie d’en raconter de plus longues au travers de nouvelles. Celles-ci font l’objet d’un recueil intitulé « Cavaliers seuls ». D’ailleurs au tout début, mon roman figurait parmi ces nouvelles, à l’état embryonnaire.
Quelle a été votre source d'inspiration / l'évènement qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Shining et Le Horla donc, pour cette ambiguïté du récit dont on ne sait pas bien s’il est habité par la folie du personnage ou par un conte fantastique. Mais aussi mes expériences de neige et d’hiver, notamment au Québec où j’ai vécu quelques temps.
La nouvelle originale s’appelait Port Scott et avait été remarquée par un éditeur qui m’avait conseillé d’en faire un roman. C’est ce qui m’a donné l’impulsion et le courage de me projeter dans un long récit. Sans cette première marque de reconnaissance, je crois que je ne me serais jamais lancé dans une telle aventure.
Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d'écrire un livre mais n'a jamais osé se lancer ?
Personnellement je n’ai pas fait d’études de lettres ni baigné dans des milieux artistiques. Je peux donc vous dire que rien n’est impossible pour qui travaille et persévère. Il faut lire et avoir lu, et en grosse quantité, ça c’est sûr ! Il faut un certain don aussi, et il est important d’avoir des encouragements sincères dans ce sens, mais il faut surtout du courage et de la ténacité. Un long récit, en particulier pour le premier, est un peu comme une traversée de l’atlantique en solitaire, à la rame et sans boussole ! Enfin il faut savoir se faire confiance, écouter sa petite musique intérieure et écrire un livre qui vous ressemble. Comme disait Oscar Wilde : « soyez vous-même, les autres sont déjà pris ! ».
Auparavant vous étiez un auteur auto-édité.
Que va changer ce prix pour vous ?
Ce prix est une chance exceptionnelle, vous imaginez sans peine ma joie et ma fierté de pouvoir lire mon nom à côté de ceux de Boileau Narcejac, Charles Exbrayat ou Fred Vargas. J’ai maintenant un contrat d’édition chez la collection du Masque et mon livre est distribué dans toutes les librairies et grandes surfaces de France et de Navarre. C’est assez grisant, j’avoue ! J’envisage sérieusement de pouvoir faire du roman mon métier. Iggybook restera ma page de référence sur le web, celle-ci permettant une présentation sympa de l’auteur et de ses bouquins.
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