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Interview d'Ariane Van Compernolle, auteure de Maryama

Interview d'Ariane Van Compernolle, auteure de Maryama

Ariane Van Compernolle nous parle ici de son livre et de ces sources d'inspiration pour l'écriture de Maryama.

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Maryama a fui son pays en guerre. Elle a rejoint son mari à Bruxelles. Elle ne parle pas français et ne sait ni lire ni écrire. Elle se sent perdue. D'autant plus qu'un deuil intolérable l'accable : la mort de son enfant.
Elle rencontre Marianne, formatrice en alphabétisation, elle aussi touchée par ce même deuil, 25 ans plus tôt. Les deux femmes vont se rapprocher.
Ce récit aborde sans tabou le long et douloureux chemin du deuil d'un enfant. Et surtout il montre un chemin possible vers la résilience.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?  (précisez la thématique en quelques mots)

Les thématiques du deuil et de la résilience trouvent leur source dans ma propre histoire. La thématique de l’alphabétisation m’est chère vu que je donne moi-même des cours à des adultes analphabètes. Inévitablement, le thème de l’exil s’y greffe, d’autant plus lorsqu’on se penche sur l’actualité.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Le désir de partager un vécu : partager la douleur, montrer à des personnes qui vivent la même chose que, d’une certaine manière, elles ne sont pas seules (même si, bien entendu, chaque deuil est différent) mais aussi partager le chemin de la résilience.

Je souhaitais également témoigner du chemin difficile que parcourent les adultes qui apprennent à lire et écrire.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Le deuil d’un enfant est le deuil de toute une vie ; on chemine par étapes. Ce récit est une des étapes.

Parlez-nous de l’univers que vous avez créé dans votre livre

Je me suis inspirée de différents lieux que j’ai fréquentés.  Avec mes souvenirs et mon imaginaire, j’ai créé des lieux proches de la réalité, mais fictifs cependant.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

Que la résilience est possible même lors d’un deuil insurmontable. Mais aussi que résilience n’est pas synonyme d’oubli.

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?

Oui, absolument

À qui s’adresse votre livre ?

Aux adultes, hommes et femmes. Il a une dimension très féminine mais les hommes sont aussi concernés. Et bien sûr, plus particulièrement (mais pas uniquement) aux parents en deuil d’un enfant.

Une bonne raison de lire votre livre ?

C’est un témoignage sans tabou : il dit des choses que souvent on n’ose pas dire. Notre société ne laisse pas beaucoup de place à l’expression du deuil. En parler plus, c’est aider ceux qui en ont besoin pour avancer.

Comment construisez-vous votre intrigue ?

Dans ce cas-ci, j’ai d’abord réfléchi aux protagonistes. J’ai commencé mon récit pendant un atelier d’écriture consacré à l’écriture d’un micro-roman. Puis l’histoire s’est déroulée presque d’elle-même.

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Dans la vraie vie.

Quels sont vos rituels d’écriture ?

C’est une écriture très impulsive.  A un moment, il est impératif que j’écrive. Je participe aussi à de nombreux ateliers d’écriture.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

Je lis énormément et je n’ai pas vraiment un modèle je pense (mais je suis en admiration) : Jacqueline Harpman, Elif Shafak, et tant d’autres.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

J’ai depuis mon adolescence écrit pour moi. Cela fait longtemps que je souhaitais écrire et partager, mais il a fallu que je rencontre les personnes qui me mettent en confiance.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Les éditeurs reçoivent beaucoup de manuscrits et jusqu’à présent je n’ai reçu que des réponses négatives. En fait, l’important était surtout d’aller au bout du projet et de le partager.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Je trouve que participer à des ateliers d’écriture permet une mise en route et un partage. Qui dit partage dit retour venant d’autres personnes. Je trouve cela enrichissant et constructif. Ensuite, à chacun de trouver ses rituels…

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Je continue à participer à des ateliers et j’écris chez moi. Un nouveau récit est en train de voir le jour mais il est encore trop tôt pour en parler.


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