Questions à AntoFuran sur le premier tome de son manga "My Classmate is a murderer"

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Ren et ses camarades de classe sont des étudiants en apparence sans histoire… jusqu’à ce qu’ils fassent une découverte macabre : le corps sans vie de l’un d’entre eux. La scène de crime pointant vers la piste que le meurtrier fait partie de la classe, certains vont décider d’enquêter alors que d’autres vont tout faire pour vivre comme si rien ne s’était passé. Mais dans les deux cas, les choses ne se passeront pas comme prévu et certains secrets des plus terribles pourraient bien ressurgir…

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce manga ?

À la base, j’écrivais très peu et je dessinais presque exclusivement. C’étaient des dessins de personnages dans de petites scénettes mais il n’y avait pas d’histoire derrière. Petit à petit, je me suis lassé de ça et j’ai voulu dessiner dans le but de raconter une histoire. D’ailleurs au départ, je n’avais même pas l’intention d’éditer mon manga et je m’en servais juste comme prétexte pour dessiner. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à le partager autour de moi et sur les réseaux sociaux, et que j’ai vu qu’il plaisait à plusieurs personnes, que ça m’a vraiment donné envie de tout donner pour concrétiser ce projet.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Je puise surtout mon inspiration dans les jeux vidéo, que ce soit pour les éléments scénaristiques ou les personnages. Ma principale inspiration est Danganronpa, une série de visual novels japonais qui a bercé toute mon adolescence. J’ai voulu me servir du squelette de ces jeux comme point de départ du tome 1 puis peu à peu partir dans une direction totalement différente. On peut donc dire que ce tome est en quelque sorte un hommage à ces jeux.

Parlez-nous de l’univers que vous avez créé dans votre manga

L’univers de My Classmate is a Murderer se passe dans notre monde, ou du moins dans un monde très ressemblant au nôtre. Il se déroule à notre époque, bien que j’aie volontairement laissé l’année secrète ; il se passe au Japon dans une ville dont le nom n’est jamais cité, dans un lycée occidentalisé. En restant volontairement flou comme cela, je laisse la possibilité à chacun de mes lecteurs de s’imaginer où et quand précisément l’histoire se produit.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

Il y a quelque chose qui me tient énormément à cœur : aborder différents sujets de société afin de faire réfléchir. Par exemple, l’une des thématiques principales de ce tome est le harcèlement scolaire. Et dans les prochains, je compte aborder d’autres sujets tels que la pauvreté, l’homophobie, les relations parents-enfants… Chaque personnage est en quelque sorte porteur d’un message qu’il délivrera tôt ou tard dans le récit.

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?

Pas pour le scénario, et heureusement car ça voudrait dire que j’ai été témoin du meurtre de l’un de mes camarades de classe... Par contre, en créant mes personnages j’essaie toujours de mettre une facette de moi dans leur personnalité, que ce soit une part de ce que je suis maintenant, de ce que j’ai été ou de ce que j’aimerais être.

À qui s’adresse votre livre ?

Comme je n’ai pas écrit mon histoire exprès pour cibler un public précis, c’est un peu difficile pour moi de répondre, mais je pense que My Classmate is a Murderer peut toucher un public très large. Parmi les personnes qui me suivent il y a autant de garçons que de filles et la tranche d’âge s’étend de 14 à plus de 50 ans. Bien sûr aimer les mangas ou les BD est un plus, mais si vous aimez les thrillers, les enquêtes ou les énigmes, alors il n’y a pas de doute que mon manga puisse vous plaire !

Une bonne raison de lire votre livre ?

La meilleure raison : il a été fait avec le cœur ! Je n’ai pas cherché à créer une histoire qui marche, j’ai juste cherché à créer une histoire qui me plaît et avec laquelle je peux m’amuser.

Comment construisez-vous votre intrigue ?

Tout part des personnages : je commence par construire mes personnages et leur personnalité sans a priori sur ce qu’il va se passer. Ensuite, je les laisse construire l’histoire eux-mêmes. C’est un exercice assez complexe car j’ai 19 personnages principaux ce qui fait 19 personnes qui se bagarrent dans ma tête, mais c’est très excitant à faire. Je pense que je ne pourrais pas construire d’histoire autrement et que je m’ennuierais vite si je savais à l’avance qui se passerait pour chacun des personnages.

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

L’inspiration vient surtout des jeux vidéo car quand je dessine, j’aime avoir un fond sonore avec moi et je choisis souvent des let’s plays de jeux à énigmes ou enquêtes. Parfois, des éléments scénaristiques ou des sujets me plaisent particulièrement et je décide de les inclure dans l’histoire.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

Un de mes mangakas favoris est Yoshiki Tonogai. Il fait des thrillers palpitants avec des plot twists terribles qu’on ne voit jamais venir. On peut les lire deux fois, à la 2e lecture on redécouvre toujours l’histoire d’une façon totalement différente. C’est quelque chose que j’essaie de reproduire avec My Classmate is a Murderer.

Si je devais choisir un auteur comme modèle, je dirais Osamu Tezuka, l’auteur d’Astro Boy. La principale raison est qu’il étudiait encore à l’université lorsqu’il réalisait son premier manga, ce qui est également mon cas actuellement. Ce n’est pas facile de gérer études et création d’un manga car ce sont toutes les deux des activités très chronophages. Ça demande donc beaucoup d’organisation mais je me dis que si quelqu’un d’autre a pu le faire avant moi, alors il n’y a pas de raison que je n’y arrive pas !

Votre livre est le premier manga autoédité chez Iggybook, pouvez-vous nous parler des spécificités techniques que la publication de ce type d’ouvrage ?

La principale différence est que le dossier à envoyer est intégralement composé de fichiers images, donc les éléments sur lesquels il faut faire attention sont très différents. Par exemple, je n’ai pas dû trop me concentrer sur la relecture des dialogues car il y a moins de texte que dans un roman. Par contre, j’ai dû particulièrement faire attention à ce qu’aucun élément important ne soit rogné lors de l’impression. Une autre habitude à avoir est de toujours savoir, quand on dessine une page, s’il s’agit d’une page de gauche ou une page de droite afin de bien gérer les éléments surprenants ou inattendus qui doivent toujours arriver en premier lorsque l’on tourne les pages.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un manga mais n’a jamais osé se lancer ?

Mon meilleur conseil serait : n’attends plus et lance-toi dès maintenant ! J’entends souvent des personnes dire qu’elles préfèrent d’abord progresser (surtout en dessins) avant de commencer. C’est très bien de vouloir fournir le meilleur travail possible, mais il y a alors un risque de ne jamais être satisfait de son niveau et d’attendre indéfiniment… Quel que soit notre niveau, on peut toujours progresser donc il faut pouvoir se dire « Maintenant j’y vais ! ». Dans tous les cas, le plus important est de faire une histoire qui nous plaît car même s’il y a des défaut, quand quelque chose a été créé avec le cœur cela se ressent toujours et c’est toujours plus agréable à lire.

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

My Classmate is a Murderer est une série en plusieurs tomes donc bien sûr, je compte continuer l’histoire jusqu’au bout en tant que scénariste et dessinateur. J’ai également d’autres idées d’histoires mais étant donné que je n’aurai pas le temps pour deux séries en même temps, il est possible que je m’associe à un dessinateur et que je n’en sois que le scénariste. Mais ça, ce n’est pas pour tout de suite !


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