Questions à Malka Marcovich sur son livre La Dernière Rumeur du juste ?

Le livre

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?
Il s’agit d’une plongée dans la vie littéraire et culturelle des années 1959/1960 à travers le succès du Dernier des Justes d’André Schwarz-Bart. On suit ainsi les batailles éditoriales à la veille des prix littéraires à une époque tournant de l’histoire française. Le succès de ce livre et la personnalité atypique de l’auteur constituent une véritable bombe littéraire et sociologique après 15 ans de silence autour de la Solution finale des juifs. 
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?  (Préciser la thématique en quelques mots) J’ai travaillé sur ce sujet lorsque j’étais étudiante de l’historien Pierre Nora à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) dans les années 1980. Aujourd’hui nous demeurons héritiers de forces identitaires et idéologiques, ainsi que de silences persistants. Je souhaitais remettre tout cela en lumière.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Le déclic est véritablement venu lorsque je suis intervenue sur ce thème en 2019 dans le cadre du séminaire de l’ITEM (Institut des textes et manuscrits modernes CNRS/ENS) dirigé par l’écrivain Jean-Pierre Orban portant sur l’œuvre de Simone et André Schwarz-Bart. Pour beaucoup, mon intervention a fait figure de révélation. C’est cette conjoncture qui m’a poussé à écrire. En réalité, depuis la mort d’André Schwarz-Bart en 2006, je pensais écrire sous une forme non universitaire ce moment incroyable pétri de contradictions en faisant revivre tous les protagonistes de cette époque. Et puis pour les 60 ans du Goncourt Schwarz-Bart en novembre 2019, je signais une tribune dans le Monde des idées intitulé « En 1959, le Goncourt d’André Schwarz-Bart faisait resurgir les zones d’ombres de notre histoire collective ». La machine était alors lancée.

Les lecteurs

À qui s’adresse votre livre ?
À toute personne passionnée de littérature, passionnée de l’histoire du XXe siècle. Mais aussi à ceux qui souhaiteraient vivre de l’intérieur la manière dont un auteur peut se retrouver instrumentalisé dans les batailles éditoriales. Je souhaitais retrouver André Schwarz-Bart dans toute son humanité et rendre hommage à son épouse Simone Schwarz-Bart qui n’a eu de cesse de promouvoir le juste message de leur œuvre commune et distincte.

Une bonne raison de lire votre livre ?
Ce livre n’est pas seulement un livre historique sur un moment particulier, mais est construit comme une enquête à rebondissements, facile à lire malgré la complexité du sujet.

L’auteur

Quels sont vos rituels d’écriture ?
J’accumule des centaines de notes, je muris le sujet et sa mise en forme, je me laisse pénétrer par les époques. Et puis quand le fruit me semble mûr, je construis un plan qui peut éventuellement changer ainsi que la trame qui donnera naissance au livre.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
J’écris depuis que je sais lire et écrire. Je n’ai jamais cessé d’écrire.

L’autoédition

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?
J’ai déjà publié dans plusieurs maisons d’édition prestigieuses : Albin Michel, Tallandier, Balland, Jacob Duvernet, XO, etc. J'ai participé à différents livres collectifs. Étant donné le sujet choisi, je souhaitais assumer une liberté la plus parfaite possible.

Ses projets

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?
Je travaille actuellement sur deux projets d’écriture. Le premier est consacré à mes 30 ans de consultante internationale spécialiste des droits humains, des droits des femmes et engagée dans la lutte contre toutes les formes de racismes et discriminations. Le second est co-écrit avec Jean-Marie Dubois, avec qui j’ai déjà publié un livre à quatre mains Les bus de la honte en 2016. Ce nouveau projet en est en quelque sorte la suite, mais sous une forme différente que nous gardons pour le moment encore confidentielle.


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