Questions à Marco Boyo sur son livre "Regards de chasse"

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Regards de chasse est un recueil de poèmes écrits pour la quasi-totalité entre décembre 1979 et avril 1981.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Rien ni personne. Je me suis vraiment intéressé à la poésie vers l’âge de 17 ans, notamment à la lecture de l’Anthologie de la poésie française, de Georges Pompidou, publiée en 1961. Et également à l’étude des classiques de ce genre, lors des cours de français du lycée. J’écrivais un poème, de temps à autre, mais je n’aurais jamais pensé en écrire autant à cette époque-là. Le plaisir d’écrire librement est, je pense, le véritable moteur, comme un exorcisme bienfaisant. En d’autres raisons, je n’aurais pas attendu quarante ans pour les publier.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

J’ai écrit ces poèmes sous le coup de l’inspiration laquelle pouvait prendre vie dans la contemplation d’un lieu, d’un objet, dans l’ambiance d’un moment, au fil d’une histoire ou d’une rêverie, dans le tourment d’un sentiment…

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

Il ne s’agit pas ici d’écrits à message. D’ailleurs, je rapproche volontiers la poésie de l’art pictural en ce sens où c’est bien une impression d’ensemble qui doit interpeller ou non, qui le lecteur, qui le spectateur. Comme le disait justement Henri de Toulouse-Lautrec, à propos de son art : « La peinture, c’est comme la merde; ça se sent, ça ne s’explique pas. »

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?

Le fait autobiographique est que je me retrouve à partir de décembre 1979 et pour la première fois de mon existence, éloigné de ma famille et de la France. En effet, je séjourne à cette époque-là en Martinique, ce qui transparaît dans quelques poèmes. Sans nul doute, je peux alors d’autant mieux larguer les amarres…

À qui s’adresse votre livre ?

A ceux qui s’intéressent tant soit peu à la poésie, à ceux qui ont envie de sortir des sentiers battus, d’affranchir des oreilles rabattues.

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?

Pour écrire un poème, l’inspiration est selon moi, un concours de circonstances. Il faut sentir la rencontre des éléments nécessaires (mémoire, ambiance, sentiment,…) et se laisser guider.

Quels sont vos rituels d’écriture ?

Aujourd’hui, j’écris très peu. Il m’arrive de noter des idées sur un carnet, et les laisser en friche. Quitte à les utiliser ultérieurement, le moment venu. Je n’ai pas de rituel à proprement parler. Je ne me dis pas « Tiens et si j’écrivais un poème… »

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

A la base, il y a les classiques (au hasard Chénier, Leconte de Lisle, Gautier, Hugo, Baudelaire,…) mais le grand déclic vient d’Appolinaire (et notamment le recueil Alcools). Puis arrivent les surréalistes (Soupault, Breton, de Chazal,…), Valéry, Supervielle, Vian comme une évidence et plus près de nous les paroliers du Rock (Lou Reed, Jim Morrison,…). A propos de ces derniers, je recommande l’ouvrage Les Poètes du Rock de Jean-Michel Varenne, paru chez Seghers en 1975. J’aimerais également associer des peintres surréalistes tels Magritte, Delvaux, de Chirico, Dali, poètes des couleurs et des formes. Enfin, à part, Rimbaud, découvert bizarrement sur le tard, comète dont l’œuvre et l’existence ont porté aux nues l’expression de la liberté.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Les circuits traditionnels auprès des maisons d’édition, me paraissent un peu obscurs et j’avais enfin du temps devant moi pour m’occuper d’une autoédition. D’autre part, je me dis que les manuscrits de poésie en attente de lecture chez les éditeurs, doivent être légion…

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Dans un avenir plus ou moins proche, j’aimerais mettre en forme des poèmes écrits entre 1977 et 1979, ceux que j’appelle désormais mes poèmes punks. Le titre du recueil pourrait être Urines fortes comme un clin d’œil aux eaux fortes : Une fois encore, l’impression…


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