Questions à Yannick Le Kerploudec

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?
Uchronie et calembours à gogo, avec pour personnages principaux : la Bretagne, les Bretons et le breton. Balaise, Breizh ! est une variation de petits délires sur une Bretagne centre du monde et civilisation éternelle. On apprend ainsi qu'elle est le berceau de l'informatique et que les mots hardware et arobase viennent en réalité du breton « ar dwer » et « ar robaz »...

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?
Je me suis un jour souvenu des jeux de mots que je faisais autrefois à partir du déterminant « ar ».  Je demandais autour de moi : Comment dit-on « poison » en breton ? … ar seunik !  « Flotte de guerre ? » … ar mada ! … « flageolet ? » … ar riko ! ... Etc.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Ces jeux de mots faisaient rire. Je me suis dit : Pourquoi ne pas en inventer encore et en faire profiter les autres ?

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Juste mon imagination et mon goût pour les mots.

Parlez-nous de l’univers que vous avez créé dans votre livre.
D'après les lecteurs, il tient tout à la fois de Pierre Desproges, Bobby Lapointe et Stéphane De Groodt. C'est flatteur !

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?
Aucun en particulier, mais on comprend que les Bretons, tout en étant très attachés à leur région, savent avoir du recul quant à ce patriotisme régional.

À qui s’adresse votre livre ?
Aux personnes aimant la Bretagne ainsi qu'aux amateurs de traits d'esprit, de bons mots.

Une bonne raison de lire votre livre ?
Se décrisper les mandibules...

Comment avez-vous construit ce livre ?
Comme un dictionnaire, avec près de cinquante entrées. On commence avec Ar balett et on finit avec Ar troz. Les jeux de mots ne sont pas uniquement axés sur le « ar » et le lexique, loin s'en faut. Vous croisez aussi des films (Kerdez Etwal, L'Armor aux trousses...), des livres (Le Chien dépasse Kerville, Le Con démonte Tetris tôt...), des personnalités (Agatha Keristy, Boris Bihan...), des formations musicales (Lezeg Bistolz, Ze Dorz...), etc.

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?
Je me permets de vous répéter ce que m'a écrit un éditeur : « J’ai trouvé très drôles vos textes, vraiment, bravo pour cette imagination et cet humour décapant. »
Imagination encore et sens de l'humour, donc...

Quels sont vos rituels d’écriture ?
Pour ce livre : aucun. Une idée surgit, je note, je brode...

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?
Étant jeune, ce furent Jack London, James Oliver Curwood, Philip José Farmer... des ouvrages comme Le Tunnel (André Lacaze), Vivons heureux en attendant la mort, Regain, Andromaque...  Plus tard : Maupassant, Camus, La Fontaine, Baudelaire... et surtout les deux premiers romans de Céline ; il m'a été difficile ensuite d'apprécier les œuvres de fiction d'autres auteurs. J'en lis – des classiques, des textes contemporains, français et étrangers –, mais je n'éprouve jamais une sensation aussi puissante, une telle résonance.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
Lorsque j'ai commencé mes études, je me suis mis à écrire sur mes condisciples, à prendre des notes sur leurs goûts musicaux et cinématographiques, leur manière d'en parler, leur relations aux gens, leur rapport à la politique, à l'existence, même. Ensuite, j'ai continué à observer et à noter.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?
Comme vous l'avez compris plus haut, j'ai eu d'abord de bons contacts avec des éditeurs (bretons), mais l'originalité de mon texte – ce sont eux qui le disent – les a finalement enclins à ne pas le publier.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?
Distillez un peu de « bretonnité » dans votre quotidien : soyez têtu !

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?
Les Kersauson de Vivaldi : le portrait d'une famille de navigateurs fanas de musique baroque.
Les Pets de dame Oakless :  l'histoire tapageuse d'une Irlandaise souffrant de météorisme.
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