Question à Luc Guillemard

Le livre
Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?
Mon personnage principal s’est retrouvé orphelin très jeune et a été élevé par son oncle, qui dirige sans partage l’empire industriel familial. Sa conviction d’avoir été spolié se consolide au fil des années. Sa volonté de reconquérir ses droits devient obsessionnelle. Pour y parvenir, il n’hésite pas à manipuler ses amis et ses parents les plus proches. Les dommages collatéraux vont en s’aggravant. À la fin du duel, il ne reste que souffrance, trahison et déception.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?
Les thèmes de l’enfance et des rapports avec les parents sont très présents dans chacun de mes romans. Mes personnages s’expliquent par ce qu’ils ont vécu et surtout ressenti au cours de leurs jeunes années. Je crois qu’il en est de même pour chacun d’entre nous. Un autre thème me fascine : lorsqu’un être humain est confronté à une situation qui le dépasse, et qui fait obstacle à ses projets, comment se débat-il pour s’en sortir ? Quelles forces, positives ou négatives, va-t-il puiser en lui ? Jusqu’où est-il capable d’aller dans le bien ou le mal ?

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?
Je ne cherche pas à délivrer de messages à proprement parler. Cependant, je crois à certaines valeurs : le respect, la tolérance, l’écoute. On s’enrichit de nos différences. L’entre-soi ne conduit qu’à la sclérose. Je pense c’est exprimé dans chacun de mes livres, d’une façon ou d’une autre.

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?
La part « intime » que je peux livrer dans mes romans n’est pas spécifiquement présente dans l’un de mes personnages. Elle est sans doute répartie, à des degrés divers, entre tous les protagonistes.

Les lecteurs
À qui s’adresse votre livre ?
Je ne sais pas si mes romans s’adressent à un profil précis de lecteurs. Ceux qui m’ont lu jusqu’ici me paraissent appartenir à toutes les catégories de la population. En tout état de cause, lorsqu’on entreprend d’écrire un roman on répond à une nécessité impérieuse, quasi égoïste. On s’isole dans une sorte de bulle pendant plusieurs mois, on s’extrait du monde quotidien, on est face à une page blanche, on est face à soi-même.

L’auteur
Comment construisez-vous votre intrigue ?
Une idée germe soudain, pour une raison inexpliquée, au milieu d’une nuit, d’un film… Ma première réaction est de prendre un bloc de papier et de remplir quelques pages d’un seul jet. Ensuite, après un temps de réflexions et de doutes plus ou moins long, je cherche la structure qui me paraît la mieux adaptée, je décide si je vais écrire à la 1re ou à la 3e personne, au présent ou au passé, je fais des fiches sur les personnages, les lieux, la chronologie des évènements, et bien sûr toutes les recherches documentaires nécessaires. Ensuite, au fil des chapitres, les personnages imposent leur personnalité. Ils acquièrent une sorte d’autonomie, qui peut même parfois influencer et réorienter l’intrigue, afin de conserver leur cohérence psychologique.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?
Les grands auteurs du XIXet de la première moitié du XXe, Dumas, Tolstoï, Zola, Céline, Hemingway, Huxley, Orwell… ont marqué ma jeunesse. Difficile de parler de modèles face à de tels monuments. Ils ont contribué à façonner ma personnalité, mais le talent n’est pas transmissible, hélas !
Les romans (et les films) qui m’intéressent aujourd’hui sont construits autour de vrais personnages et développent une histoire qui va progresser jusqu’à la dernière page (séquence). C’est pour cette raison que je m’attache plus particulièrement, dans mes romans, à la psychologie de mes personnages et à l’évolution de l’histoire.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
J’ai toujours voulu écrire, mais j’ai manqué de temps pendant les années où ma vie professionnelle engloutissait l’essentiel de mon énergie (car il faut de l’énergie pour écrire, beaucoup même). J’ai commencé mon premier roman en août 2012, en profitant de quelques jours de repos absolu, au bord d’un lac suisse.
Le Vertige de l’orphelin est mon 3e roman. J’ai publié Le chaos et les étoiles en 2019, après m’être posé cette question : comment quelques individus, qui ont survécu à un cataclysme, peuvent survivre concrètement, sans être dotés de super pouvoirs et en étant démunis de tout, comme nos ancêtres dans les cavernes ? Et en 2020, j’ai publié Où que tu fuies… qui raconte les tentatives de 2 hommes pour se sortir de leur condition sociale. Ils s’attaquent en même temps au même homme d’affaires, sans le savoir et sans jamais se rencontrer. L’un et l’autre se heurteront au même obstacle : le hasard, qu’on ne peut jamais dominer.

L’autoédition
Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?
Ce n’est un secret pour personne : les « grands » éditeurs nationaux publient très peu de nouveaux romans écrits par des inconnus. L’autoédition permet de « contourner » l’obstacle et surtout d’éviter les regrets.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?
Par conséquent, le seul conseil à donner à quelqu’un qui hésite est de se lancer, de prendre un crayon et une feuille de papier ou d’ouvrir son ordinateur et de jeter ses premières idées sans filtre. À cette personne ensuite d’estimer si elle tient la distance.

Ses projets
Quels sont vos prochains projets d’écriture ?
J’ai écrit 2 autres romans Un ticket pour l’enfer et De l’autre côté des murs (titres provisoires) ainsi que la suite de mon premier livre Le chaos et les étoiles. Je pense les publier d’ici la fin 2022, après leur avoir apporté un certain nombre d’améliorations. Je pense qu’il y a un côté « artisan » chez celui qui écrit.


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