Questions à Rudy Maggiore autour de son livre Des astres

Le livre

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?
Il n’existe pas de crime parfait… Mais il existe des victimes parfaites…
Il y a trois arcs narratifs dans Des astres.
Jeff et son lourd passif.
Sebasttian dont la douille qui pend autour de son cou est aussi mystérieuse que ses intentions…
Et un groupe de trois individus cagoulés qui sèment la mort…
On voyagera au fil des chapitres entre ces trois histoires pour arriver au moment où elles se percutent… C’est à ce moment-là que le désastre commence…

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?
Pour mon premier livre, j’avais soulevé cette question : jusqu’où peut-on aller par Amour ? Je voulais que le lecteur se sente impliqué et qu’à la fin du livre il se demande si par Amour, il aurait pu aller aussi loin…
Pour Des astres, je voulais également que le lecteur se mette à la place du personnage principal et qu’il réponde à cette question : jusqu’où êtes-vous prêts à allez par vengeance ?  Un sujet vieux comme le monde, mais je voulais le traiter à ma manière, avec ma vision des choses et mon univers…

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
En tant que fan de livres et de films, j’adore les histoires de vengeance. J’adore son mécanisme et toute la dramaturgie que ça implique. J’aime voir le héros placer tous ses dominos tout le long de l’intrigue sans qu’on sache réellement où il veut en venir. Et finalement se prendre une claque à la toute fin du scénario, lorsque tous les dominos tombent et qu’on reste bouche bée, car on n’a rien vu arriver.
Les meilleures vengeances, ce sont celles qu’on ne voit pas venir. J’espère que Des astres fera partie de ces histoires, que vous ne verrez rien arriver avant que le premier domino ne tombe.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?

J’habite Marseille. J’y suis né et j’adore ma ville, je la défendrai bec et ongles contre les personnes qui en diront du mal. Mais je ne peux pas nier les règlements de comptes… Alors pour Des astres, je me suis servi de ce fléau qui gangrène ma ville pour en faire une histoire plus complexe et plus tortueuse qu’une simple bagarre de territoire.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?
Les personnages de Des astres ne sont ni tout blanc ni tout noir. Je ne voulais pas d’un héros qui serait la représentation parfaite du gendre idéal. Je voulais que le lecteur s’attache à des personnes qui ont un passé trouble. Car souvent on juge quelqu’un par ce qu’on voit à l’instant T, sans se soucier de tout ce qu’il ou elle a pu traverser pour en être là aujourd’hui…

Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?
Doux leurre était très autobiographique.
Pour Des astres, je voulais vraiment prendre du recul sur mes personnages. Avoir plus de liberté aussi, j’ai pris beaucoup de plaisir à les créer, même si je n’ai pas pu m’empêcher de glisser dans l’un d’eux, plusieurs petites caractéristiques qui me correspondent, ainsi que deux ou trois choses qui me sont arrivées.

Les lecteurs

À qui s’adresse votre livre ?
Mon livre s’adresse à tout le monde. Que vous soyez un lecteur novice ou confirmé, je pense réussir à vous faire passer un bon moment.

Une bonne raison de lire votre livre ?
Vous devriez être surpris jusqu’à la toute dernière page… peut-être même la dernière ligne…

L’auteur

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?
Je ne crois pas en l’inspiration qui d’un coup vous illuminerait et vous donnerai le pouvoir d’écrire des pages et des pages. L’écriture est un sport. Tous les sportifs doivent travailler et s’entraîner s’ils veulent avoir une belle carrière. Il en va de même pour les écrivains.
Le travail, le travail et le travail…
Lorsque j’écris, j’imagine toujours mes histoires par le prisme d’une caméra… Je suis un fou de cinéma et quand mes doigts virevoltent sur le clavier, je décris la scène comme j’aimerai la voir si j’étais assis avec mon pop-corn.

Quels sont vos rituels d’écriture ?
Je n’ai absolument aucun rituel d’écriture… J’ai deux enfants en bas âges, je n’ai donc pas le luxe d’en avoir un.
Le silence chez moi est aussi rare que les masques FP2 en France. Si bien que je suis capable d’écrire n’importe où. Mes gosses peuvent tout aussi bien hurler et jouer autour de moi, lorsque j’ouvre le capot de mon PC, une bulle m’entoure et je suis hermétique à l’environnement extérieur. Il m’arrive souvent d’écrire des bouts de chapitre dans les transports en commun. Pour les lecteurs de Doux leurre, sachez que j’ai écrit le passage du « tir au but » d’Enzo, assis sur un trottoir. La course poursuite sur Saint-Antoine à elle était écrite dans le métro, une panne prolongée m’avait laissé plus d’une heure sous terre.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?
Maxime Chattam, Karine Giebel, Franck Thilliez, Donato Carrisi, Harlan Coben, Michel Bussi ou bien Bernard Minier… Lorsque je lis leurs livres, j’ai l’impression d’être un bébé comparé à eux. Ils me donnent l’impression d’être à des années-lumière de leurs talents. Je suis un battant, j’ai 32 ans, mon objectif est qu’avec le temps je me rapproche le plus possible de leurs niveaux.

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
Durant mon adolescence, j’ai commencé à écrire tellement de livres… Aucun n’est arrivé à son terme. Plus jeune, je pensais que pour écrire un livre il suffisait d’avoir une bonne idée… Mais faire tenir une idée sur 300 ou 400 pages c’est impossible… Puis j’ai compris qu’au-delà de l’intrigue, il fallait surtout créer un univers, créer un monde. Il faut donner l’illusion aux lecteurs que ce monde existe et continue d’évoluer même quand le livre est fermé… Si votre univers est créé, une grosse partie du travail est fait. « Le moi adolescent » trouvait cela impossible à réaliser. Puis plus d’une décennie plus tard, avec plus de maturité et de patience j’ai réussi à aller au bout d’une de mes idées… Satisfaction personnelle immense lorsque j’ai fini Doux leurre. Puis je me suis dit :
« Allez, on repart pour un tour avec Des astres. »

L’autoédition

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?
Ce n’est pas réellement un choix. Disons que c’est une alternative… Je pense que c’est un tremplin pour tester mes histoires, fidéliser mes lecteurs. Après le rêve ultime, c’est qu’une maison d’édition m’ouvre ses portes. Mais Iggybook me permet de réaliser ma passion, car avant toute chose, l’écriture, que l’on soit le lecteur ou l’auteur, doit rester un divertissement.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre, mais n’a jamais osé se lancer ?
C’est dur… C’est très dur… Mais le sentiment de fierté qui émanera de vous lorsque vous mettrez le point final de votre histoire mérite toutes les difficultés que vous rencontrerez pendant l’écriture…
Concevoir un livre, c’est comme traverser le désert… Vous êtes tout seul, personne ne peut réellement vous aider une fois que vous vous êtes lancés. Plusieurs fois, que ce soit pour le premier ou pour Des astres, en cours d’écriture je me suis posé cette question « y-arriverai-je ? » Il ne faut pas hésiter à faire des pauses de plusieurs jours, ou même parfois d’écrire une nouvelle de quelques pages qui n’a rien avoir avec votre histoire. D’une part vous écrivez quelque chose qui pourra vous servir plus tard, et d’autre part, votre cerveau aura été diverti et souvent cela vous permet d’avoir un second souffle pour votre roman.  

Ses projets

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?
J’aime avoir deux ou trois livres d’avance, un troisième livre qui est terminé clôturera la trilogie marseillaise que j’ai créée. 
Puis une histoire complètement différente, je m’essaye à l’horreur, est en cours d’écriture.
Un recueil de nouvelles est régulièrement entretenu.
J’aime aussi l’idée de faire un livre sur toutes les perles qui arrivent dans mon travail. En bossant dans le médical et en retranscrivant le témoignage de plusieurs personnes, il y a de quoi en faire un livre.
Des idées, j’en ai plein la tête…


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