Questions à Martine Morel-Botta

Le livre
Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Montségur, la nuit qui jamais ne finit, se déroule en 1244. Les habitants du castrum de Raymond de Péreille sont encerclés par une armée levée par le roi Louis IX. Siège de l’Église cathare, ce piton rocheux symbolise la résistance au pape et à la domination française. Le siège va durer plusieurs mois et s’achever sur un gigantesque bûcher.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?
Il s’agit d’un roman historique qui fait suite à deux précédents volumes. Le fil conducteur est la croisade contre les Albigeois qui s’est déroulée, au XIIIe siècle, dans le midi de la France. Ce dernier tome met fin (en principe, car me voilà déjà tentée par une suite possible) à cette trilogie.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Je suis passionnée par le Moyen-âge et plus encore par l’histoire du catharisme occitan. Je suis « tombée amoureuse » de ce pan d’histoire quand j’étais adolescente en lisant, par hasard, un roman de Georges Bordonove intitulé le bûcher (l’intrigue se déroulait à Minerve) puis en découvrant les départements de l’Aude et de l’Ariège au cours de vacances, prises à la même époque, avec mes parents. L’histoire, les paysages des terres occitanes ne m’ont plus lâchée.

Quelle a été votre source d’inspiration, l’événement qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Montségur est un site magnifique où l'on ne peut que se laisser emporter par l’émotion. Mon récit tente de rester au plus proche de la réalité historique, ou du moins du peu qui nous en reste, mais il se veut surtout un respectueux hommage à ceux qui y sont morts.

Parlez-nous de l’univers que vous avez créé dans votre livre
Un univers où se mêlent étrangement l’amour, la foi, l’innocence et la guerre.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?
Aucun message en particulier. J'aimerais seulement que mon roman contribue à diffuser la vraie histoire de Montségur. Trop de légendes étouffent la vraie Histoire.

Les lecteurs
À qui s’adresse votre livre ?

Aux amoureux du Moyen-Âge, bien sûr, et plus particulièrement à tous ceux qui s’intéressent au catharisme et à son histoire en Occitanie. Amour et aventure sont également au rendez-vous.

Une bonne raison de lire votre livre ?
La possibilité de découvrir un monde perdu, des personnages que j’espère attachants, une histoire poignante.

L’auteur
Comment construisez-vous votre intrigue ?
Pour ce roman et les deux précédents, tous ancrés dans les événements de la croisade contre les Albigeois, la trame historique est bien évidemment un fil conducteur très contraignant. Ce sont mes personnages fictifs qui se calent dans l’existence des personnages historiques. Pour le reste, pas de plan préétabli. Quand je le fais, je ne le respecte pas. C’est l’inspiration du moment qui devient une évidence au fur et à mesure de mon avancée dans l’histoire. Quelques fois, c’est même effrayant. J’ai l’impression que mes doigts ont, sur le clavier, une volonté propre.

Comment cherchez-vous l’inspiration pour vos livres ?
Pour des romans historiques, l’inspiration passe obligatoirement par des recherches approfondies sur le sujet choisi. Plusieurs mois sont nécessaires pour accumuler une masse gigantesque de notes. Petit à petit, le cadre s’impose, les événements s’emboîtent et tout devient plus clair.  

Quels sont vos rituels d’écriture ?
 Je n’ai pas vraiment de rituels d’écriture. Pas d’heure fixe, pas de temps imparti… Je me contente de m’installer confortablement sur mon canapé avec mon ordinateur sur les genoux et je rentre dans ma bulle, sans m’inquiéter de l’heure qu’il peut bien être. J’adore avoir la visite de ma chatte qui prend un malin plaisir à s’allonger sur mes notes. Si l’inspiration ne vient pas, je n’insiste pas. Je peux rester des semaines sans écrire. Je ne suis pas écrivain à temps plein. J'ai un métier qui monopolise beaucoup de mon temps. C'est donc pendant les vacances scolaires que j'écris le plus.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?
J’aime énormément les auteurs du 19e siècle (Balzac, Dumas, Maupassant, Hugo). Je lis beaucoup de romans historiques et des polars (j’adore les auteurs scandinaves). Je suis une inconditionnelle de Le Clézio, de Fred Vargas, Élisabeth George, Anne Brenon (spécialiste des cathares).

Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
Depuis toujours, mais je ne saurais expliquer pourquoi. À 10 ans, je réécrivais les films que je regardais à la télévision, j’inventais sans cesse de petites histoires. Vers l’âge de 11/12 ans j’ai même tenté de coécrire une pièce de théâtre (avec une copine du même âge) dont l’intrigue était vaguement policière. J’ai même écrit des poèmes (sur Montségur, je m’en rappelle encore). J’ai commencé à écrire mon premier roman, l’ordalie, à 19 ans. Il est resté longtemps dans un tiroir avant que je le retravaille une bonne dizaine de fois sur à peu près trente ans.  

L’autoédition
Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?
Je crois qu’un manuscrit à peu de chance d’être vraiment examiné par un éditeur. Il en reçoit tant. J’ai tenté ma chance pour le premier. Je l’ai adressé à plusieurs maisons d’édition qui, pour la plupart, n’ont même pas pris la peine de m’envoyer une lettre type de refus. L'autoédition me convient parfaitement. Je n’ai de compte à rendre à personne. J’écris quand et comme je veux. Le plaisir de voir mon manuscrit se transformer en livre me suffit.

La promotion
Comment faites-vous la promotion de vos livres ?

J’ai une page Facebook dédiée à mes livres. Elle s'appelle « Les romans de Martine Morel-Botta ». J’y publie des extraits de ce que j’écris, des photos correspondant aux sujets que je traite. Sur ma page auteur Iggybook, j'ai mis un lien vers cette page, mais aussi vers ma page auteur Amazon. Pour L’Ordalie, j’ai envoyé mon livre à la presse régionale, puisque le sujet s’y prêtait, sans aucun retour.

Comment avez-vous créé une communauté de lecteurs ?
Difficile de se faire connaître lorsque l’on est autoédité. Je n’ai malheureusement pas de recette. Mais, peu importe. Le principal est d’écrire.
Le maximum de mes ventes correspond à la version numérique de mes ouvrages. Mes ventes ont d’ailleurs fortement augmenté lorsqu’Amazon (bien que décrié ce site offre une visibilité plus grande aux autoédités que d’autres sites de vente en ligne et une existence qu’il est impossible à trouver auprès des libraires) a englobé (du jour au lendemain, sans me demander mon avis) mes romans dans son système de lecture à la page.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui ne sait par où commencer pour communiquer autour de son livre ?
Peut-être de s’inscrire à des salons. Pour ma part, mon emploi du temps ne me le permet pas.

Ses projets
Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Ils sont nombreux. J’ai deux polars en tête. Une nouvelle aventure du moine et du bailli (j’ai déjà écrit un chapitre) et un polar qui aura pour cadre la France au temps de Louis XV. Je veux y développer le thème des émeutes de subsistances.


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