Interview exclusive de Blandine P. Martin sur l'écriture de ses romans

1. Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases  ?
Wild Crows est une saga en 4 tomes qui vous immisce dans le quotidien d’une jeune femme de 27 ans en quête de son père qu’elle ne connaît pas. L’intrigue se forge autour de cette relation naissante, de leur rencontre, et de leur découverte l’un de l’autre, mais aussi de l’immersion de Joe dans l’univers particulier dans lequel évolue son père : celui d’un gang de motards californiens, mêlés à toutes sortes de trafics. Le premier tome, Addiction, nous embarque sur les traces de ce groupe soudé, que sont les Wild Crows, dans une folle aventure où Joe va découvrir à son rythme l’envers d’un décor dangereux, mais aussi le sens du mot « famille ».

2. Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?
Il n’y en a pas de manière volontaire, non. Mais j’use de mes voyages pour implanter le décor de mes romans, de manière générale, ici la Californie, qui fut un véritable coup de coeur pour moi. Et je crois qu’en chaque personnage qu’un auteur crée, se cache une infime partie de lui, l’une des nombreuses nuances de son identité.

3. À qui s’adresse votre livre ?
Cette saga s’adresse à un public adulte, de par la violence qu’elle peut mettre en évidence, étant donné l’univers qu’elle explore. J’ai volontairement écrit Wild Crows après des jours entiers à me documenter sur le sujet, afin de réaliser un portrait réaliste et non pas édulcoré, comme c’est trop souvent le cas. De la même manière, et dans le souhait d’apporter quelque chose de nouveau à ce que l’on voit souvent au rayon romance, orientée bikers, j’ai choisi de fuir la mode actuelle de « la romance érotique ». Je peux en lire, mais je n’en ai jamais écrit, et Wild Crows n’en sera pas non plus. Il y aura de la romance, développée très progressivement, mais romance et romance érotique sont deux nuances que je tiens à faire. Ici, l’essentiel, c’est la relation entre un père et sa fille. Les amateurs d’action pure et de scènes de sexe fréquentes ne trouveront donc pas leur bonheur, et à l’inverse, les amoureux des histoires où les personnages sont approfondis, où l’émotion prime et où on prend le temps de poser un décor risquent bien de revenir de Monty Valley avec de bons souvenirs.

4. Quels sont vos rituels d’écriture ?
Il me faut systématiquement créer une playlist sur mesure. Celle que je mets en boucle pour la saga Wild Crows compte plus de deux cents morceaux ! Il me faut aussi dès le départ visualiser mes personnages, désirer leur physique, leur rédiger une petite fiche avec toutes leurs caractéristiques psychologiques, leur apparence, leur passé, etc. Ce sont des gribouillis bien souvent, les grandes lignes, et cela s’étoffe au fil des pages, mais ainsi, je visualise chaque scène en l’écrivant, et même en amont, je peux tester des scénarios dans ma tête pour choisir la meilleure issue face à un problème donné. Avant de me lancer dans l’écriture, je passe parfois plusieurs mois à tracer dans mon esprit les grandes lignes d’un roman, son aboutissement, ce qu’il va véhiculer, les personnages importants, les sentiments qui les lient, etc. Quand je commence à écrire, cela s’acère donc assez rapide, car une grosse partie du travail a déjà été réalisée en amont.

5. Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?
Sophie Jomain, pour sa plume piquante, drôle et vitaminée, Georgia Caldera, pour ses univers aussi somptueux que sombres et poétiques, et dernièrement, Darynda Jones, dont le personnage principal nous fait passer par tous nos états, mais jamais ne nous ennuie après 11 tomes ! Il faut le faire !

6. Pourquoi avez-vous choisi l’auto-édition ?
Mes premiers romans ont tous trouvé preneurs chez des éditeurs de petite, moyenne et grande taille. Leurs parcours sont bien différents les uns des autres, mais je me suis vite rendue compte, en échangeant avec des amis auteurs, qui tout comme moi, s’interrogeaient sur un possible statut hybride (mi-éditée en maison, mi-autoeditée) ou un statut complètement indépendant étaient finalement les meilleurs compromis pour s’y retrouver.
J’oscille encore entre ces deux possibilités, mais une chose est certaine, je continuerai d’autoéditer, même si je dois de temps à autre confier un roman à un éditeur. Mon parcours au sein de la maison d’édition Milady est riche d’apprentissages pour ce qui concerne le travail éditorial. J’apprends beaucoup. Néanmoins, la casquette d’auteur hybride me permet une liberté toute autre lorsque je décide d’autoéditer mes romans. Ainsi, je crée mes propres couvertures selon mes désirs (je suis illustratrice), j’établis mes propres codes au sein du récit, me moquant de savoir s’ils correspondent aux modes du moment ou non, je dispose des délais dont je désire, et surtout, je suis entièrement libre de gérer chaque étape de la création à ma guise : du sur-mesure ! Grâce à un outil comme IggyBook, on peut être autoédité ET diffusé comme le sont les autres éditeurs, et c’est un plus indéniable. Quant à la question des droits d’auteurs, parce qu’il faut être transparent sur ce point en mon sens, je trouve que l’auto-édition permet à l’auteur de trouver son compte après des mois de travail acharné, lui qui n’est que la dernière roue du carrosse dans un système d’édition traditionnel. N’oublions pas que, en dépit de l’importance de chaque intervenant dans le circuit du livre, sans auteur, pas de livre…

7. Quels sont vos prochains projets d’écriture ?
Les 3 prochains tomes de Wild Crows. Si tout se déroule sans encombre, le dernier devrait sortir début 2019 ! Ensuite, je partirai sur une saga fantastique, dont j’ai déjà commencé l’écriture, et dont j’ai pensé la trame de base. Puis je rééditerai une saga pour laquelle je récupèrerai mes droits fin 2019, et enfin, après ça, je pense me consacrer à un roman fantastique, dont j’ai également déjà prévu les grandes lignes, avec entre les deux un possible retour à la romance contemporaine le temps d’une petite histoire !
Les projets ne manquent pas, mais il faudrait des journées extensibles pour les mettre sur papier !

→ Pour en savoir plus sur Blandine Martin
→ Pour découvrir Wild Crows Addiction


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