Entretien avec Daniel Cortés-Torréa sur son recueil de nouvelles

À l'occasion de la parution de son recueil de nouvelles Le facteur a sans doute perdu notre lettre, l'auteur Iggybook Daniel Cortés-Torréa a répondu à nos questions sur son livre, ses inspirations, son écriture et l'autoédition.

1) Votre livre est un recueil de nouvelles. Quel est le lien entre elles ?

Ces nouvelles, regroupées sous le titre Le facteur a sans doute perdu notre lettre, se situent à Bayonne, dans les années 1950 – 1960. Elles présentent l’enfance et l’éducation de deux frères, les relations entre ces deux enfants et leurs relations avec les adultes, dans un milieu social très modeste.

2) Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

L’idée essentielle est que chacun de nous est « unique », riche d’une singularité bio-psycho-sociologique.
Il n’y a pas de vie qui ne soit porteuse des histoires familiales qui l’ont précédée. Et chaque vie est riche de multiples histoires. En fait, ma conviction est que chaque vie est digne d’un roman.

3) Y a-t-il une dimension autobiographique dans votre livre ?

Oui. Les situations décrites sont inspirées de situations réelles, vécues par mon frère et moi-même, et par nos parents ou nos tantes.

4) Parlons de vous : depuis quand écrivez-vous ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ?

Il y a quatre ans, j’ai commencé à rédiger des notes concernant des souvenirs d’enfance, d’adolescence et de jeunesse. Il s’agissait alors pour moi de répondre à une demande de mon fils aîné qui souhaitait que je lui transmette quelque chose à propos de mon histoire.
L’an dernier, à la suite du décès de mon frère, je me suis mis à écrire quelques nouvelles à destination de mes enfants et de mes proches.
J’ai présenté les premières nouvelles à une amie, Margarita Perea Zaldivar, elle-même auteur de plusieurs romans. C’est elle qui m’a encouragé à poursuivre l’écriture et à publier ce premier recueil.

5) Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

En fait, je ne suis pas un « grand lecteur » de romans. Le plus souvent, je lis des essais concernant les sciences humaines.
Des auteurs qui m’inspirent sont ceux qui réussissent à combiner simplicité, poésie, émotion et réflexion, comme Antoine de Saint-Exupéry ou Jacques Prévert, par exemple.
En ce moment, je découvre le dernier roman de Jean-Paul Didierlaurent : La Fissure. J’aime beaucoup la simplicité avec laquelle cet auteur exprime la complexité des vies humaines.
Dans son roman L’identité, Milan Kundera écrit : « Est secret ce qui est le plus commun, le plus banal, le plus répétitif et propre à tous ». Je me suis inspiré de cette idée tout au long de l’écriture : être le plus authentique possible dans l’expression du singulier pour tenter d'accéder à quelque chose d'universel.

6) Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Ce recueil de nouvelles est dédié à mon frère, Patrick, décédé le 14 mars 2017. Je souhaitais que le livre soit publié à la date anniversaire de son décès. Je n’avais pas le temps de solliciter des éditeurs et d’attendre durant plusieurs mois leurs éventuelles réponses. Je veux ajouter que je suis très satisfait de mon choix. La qualité du service assuré par l’équipe d’Iggybook a répondu à mes attentes.

7) Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Je commence à rédiger une suite à ce premier recueil : des souvenirs d’adolescence, allant des années 1962 à 1970. Je souhaite faire partager au lecteur mon vécu d’adolescent dans un processus de construction-émancipation personnelle.
Mon frère et moi, nous aimions échanger nos réflexions à propos de cette citation de Sartre : « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous. »

Propos recueillis le 29 mars 2018.

→ Pour en savoir plus sur Daniel Cortés-Torréa
→ Pour découvrir Le facteur a sans doute perdu notre lettre


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