Et la lune est venue les prendre : Bernadette Roussille nous en parle

Bernadette Roussille a décidé de publier son deuxième roman cette année : Et la lune est venue les prendre. Et nous avons souhaité lui poser quelques questions autour de son livre mais aussi de son rapport avec l'écriture. 

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases pour que nos lecteurs sachent bien de quoi nous allons parler ?

Ce roman est l'histoire d'un parcours de vie, sur 5 ans, entre 2009 et 2015, de deux jeunes, qui se rencontrent par hasard au café solidaire de Montrouge et qui tombent amoureux. Elise de Certeuil, Fouad Bélize. Tout les sépare – origines, culture, quartier, rêves et désirs, tout autant que les mille petits détails de la vie quotidienne… Et pourtant, une force irrésistible va les projeter vers un destin commun. Alors, pour apaiser leurs blessures identitaires d'enfance, très fortes, chez l'un comme chez l'autre, pour arriver à s'inscrire dans un monde de plus en plus marqué par la démesure et la violence, pour s'articuler, cahin-caha, l'un avec l'autre, ils vont tout essayer. La pensée et l'action, la révolte et la prière, le soleil et la lune… Et jusqu'à la Syrie.

Pourriez-vous nous raconter comment vous avez commencé à écrire ?

J'ai toujours été meilleure à l'écrit qu'à l'oral. J'ai passé ma vie professionnelle à écrire des rapports, des notes administratives, des projets de loi – 500 mots de vocabulaire au maximum. A la retraite, poussée par mon entourage, je me suis engagée, d'abord à petits pas puis à plus grandes foulées, dans l'écriture littéraire et romanesque. D'abord un livre de nouvelles entrecroisées ("Enfin, tout de même") puis un roman. On y retrouve les mêmes personnages, la même famille, comme dans une saga.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre là en particulier ?

Une question que je me suis posée avec insistance : comment peut-on devenir djihadiste ? Mes deux héros sont très différents et j'ai été intéressée d'imaginer les glissements progressifs qui, sur 5 ans, ont pu les amener à partir pour la Syrie, et là-bas comment la diversité de leurs motivations fera évoluer leur relation si difficilement construite.  

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

La condition humaine oblige chacun à composer entre le désir de trouver sa vérité particulière et des forces obscures qui viennent de loin (l'enfance, le milieu social, l'air du temps) : notre destin s'articule entre ces deux composantes. Et aussi l'idée de l'ambivalence de toute chose : les bonnes intentions qui se retournent, les sentiments qui se transforment en leur contraire, la violence et la haine cachées derrière l'amour. Et notre monde qui va peut-être à sa perte.

À quel public avez-vous pensé en écrivant votre livre ?

Des lecteurs intéressés par les évolutions du monde actuel et les analyses psycho sociologiques (concentrées ici sur deux familles). Il ne faut pas non plus être rebuté par une place donnée au mystère, à la spiritualité voire à la fantaisie.

Une bonne raison de le lire ?

Si l'on se pose des questions sur comment va notre monde et ce qu'il offre comme perspectives aux jeunes. Les thèmes de l'altérité (la difficulté d'accepter l'autre, y compris quand on s'aime) et de   l'identité (la difficulté de savoir qui on est et ce que l'on veut) sont au centre du livre.

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

La difficulté de se faire éditer par un éditeur classique. Le désir de circuits novateurs qui prennent en compte l'édition numérique et les réseaux sociaux. Le désir de communiquer plus facilement avec les lecteurs et de connaitre d'autres auteurs. La plateforme Iggybook crée par de jeunes femmes et qui cherche à aider les auteurs m'a plu.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

De commencer modestement par des fragments, des nouvelles, de rejoindre un atelier d'écriture, pour s'exercer et pour connaitre d'autres amoureux des mots. Et si possible d'écrire chaque jour.

Pour en savoir plus :


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