Interview de G.M. Giudicelli sur son dernier livre, La Méthode Clic-clac

Pouvez-vous résumer votre livre en quelques phrases ?

Nous vivons dans une société d'extrême abondance, où toutes les formes de gratification instantanée sont aujourd'hui disponibles à tous, et presque sans limites. La conséquence, on la connaît : nous sommes tous addicts à quelque chose : tabac, junk food, réseaux sociaux, alcool, jeux vidéo...

Et ça nous coûte beaucoup plus cher qu'on ne le pense. Notre santé en pâtit, mais aussi nos projets, ainsi que notre relation avec nos proches.

Or, la plupart des solutions qu'on nous propose pour nous tirer de cet engrenage reposent sur l'abstinence et la privation. Non seulement ces méthodes sont source de maintes souffrances inutiles, mais pire, elles se révèlent fréquemment inefficaces.

La Méthode Clic-clac prend le contrepied de l'approche traditionnelle. Elle repose sur la notion de progrès graduels, mais irréversibles. Petits pas par petits pas, elle s'attaque non pas à l'addiction elle-même, mais à ses effets nocifs. En moins d'une heure, elle vous donnera tous les outils pour changer votre vie en profondeur, mais tout en douceur.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de la thématique de votre livre ?

La Méthode Clic-clac vous livre les clés pour vous débarrasser de vos petites addictions sans vous pourrir la vie.

Je suis un grand addict moi-même. Et je vis dans un monde -- celui des grandes entreprises du secteur internet -- où la tentation est permanente : nous avons à portée de main tous les gadgets nouvelle génération, toutes les sucreries dont on peut rêver, et beaucoup d'occasions de faire la fête.

Pour éviter les diversions et garder la ligne, il a fallu que je mette au point des stratégies. La meilleure que j'aie trouvée, c'est celle que je livre dans La Méthode Clic-clac.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

Les circonstances sont cocasses. Début 2019, j'ai décidé que je passais vraiment beaucoup trop de temps sur Facebook, et j'ai tout naturellement commencé à appliquer la méthode qui avait déjà fait ses preuves lorsque j'ai arrêté de fumer quelques années plus tôt : démarrer modestement, en me fixant des règles très claires. J'ai donc retiré les lundis, limité la restriction à Facebook (Messenger autorisé, autres réseaux sociaux autorisés), le lundi étant défini comme : à du moment où je me lève jusqu'au moment où je me couche.

Beaucoup de choses auraient pu foirer avec ce plan : j'aurais très bien pu me retrouver à compenser mon manque de Facebook par plus de LinkedIn, d'Instagram ou de mails pros. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé.

Au lieu de cela, j'ai constaté que j'utilisais Facebook beaucoup moins les jours suivants. Des choses que j'aurais autrefois cru "urgentes" de partager perdaient soudain leur attrait. Après quelques jours, l'excitation et la fameuse "fear of missing out" finissaient par reprendre le dessus, mais une fois le lundi revenu, je découvrais que j'étais content de faire une pause. 

C'est là qu'est venue la grosse surprise : comme par magie, je me suis subitement retrouvé avec plein de temps libre. Quelques secondes par-ci, quelques minutes par-là. Tout un espace-temps dont j'avais depuis longtemps oublié jusqu'à l'existence.

Ce minutes grignotées sur ma journée, je les ai utilisées de la manière suivante : à chaque fois que j'avais le réflexe de sortir mon smartphone, au lieu d'ouvrir Facebook, j'ouvrais un Google Docs et j'écrivais quelques mots. Hé bien au bout de trois semaines à peine, j'avais rédigé le premier brouillon du livre qui est devenu La Méthode Clic-clac. Preuve s'il en était besoin de l'efficacité de la méthode, et démonstration des bienfaits que l'on peut attendre de la réduction, même minime, de toutes les habitudes qui nous empêchent de mener la vie qu'on souhaiterait mener.

Quel message avez-vous envie de faire passer à travers votre livre ?

Ce n'est pas en vous punissant que vous mettrez fin à vos mauvaises habitudes, mais en ayant un plan de bataille réaliste.

À qui s’adresse votre livre ?

À tous les addicts... c'est-à-dire à tout le monde !

Une bonne raison de lire votre livre ?

Non seulement La Méthode Clic-clac vous permettra d'abandonner les mauvaises habitudes qui vous gâchent la vie, mais elle le fera en vous permettant d'accumuler mille petites victoires sur vous-même, au lieu de vous punir.

Comment avez-vous hiérarchisé votre ouvrage ?

La Méthode Clic-clac appartient à un genre très codifié: le self-improvement. Le plan de ces ouvrages ne varie pas beaucoup d'un livre à l'autre :

  1. Vous avez un problème, et il est beaucoup plus grave que vous ne le croyez
  2. Les méthodes traditionnelles pour résoudre ce problème sont inefficaces et contre-productives
  3. Ma méthode révolutionnaire est mieux et je vais vous dire pourquoi
  4. Comment appliquer ma méthode révolutionnaire (et là en général on vous fait télécharger une application ou vous abonner à une newsletter, mais moi je ne l'ai pas fait car je n'avais ni l'une ni l'autre, et le livre me semblait se suffire à lui-même)

Ce plan est-il totalement cliché ? Totalement.

Ce plan est-il efficace ? Oh que oui.

Avais-je la moindre raison de vouloir le changer ? Absolument pas, car ce qui me semble le plus important, c'est de livrer à mes lecteurs la méthode sous une forme facile à comprendre et facile à appliquer. C'est parfois dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe.

Quels sont vos rituels d’écriture ?

Depuis que j'ai un enfant, le temps et l'énergie me manquent pour mobiliser des soirées et des journées entières à l'écriture. Alors j'écris dès que j'ai le temps. Mon outil de prédilection : Google Docs. Pourquoi ? Parce qu'il rend possible d'écrire depuis son téléphone.

Du coup, pour moi, l'écriture, c'est partout et tout le temps. Dans les files d'attente. Dans les toilettes. En cachette, ou devant tout le monde. J'avance, petit bout par petit bout. Hé bien croyez-moi, on en fait des progrès, comme ça. Surtout, impossible de se trouver des excuses.

Quels sont vos auteurs favoris, ceux qui vous inspirent ou que vous considérez comme vos modèles ?

Dans un paradigme comparable à celui de La Méthode Clic-clac, c'est-à-dire de la vulgarisation scientifique à vocation pratique, j'adore Stephen Dubner, qui a un véritable talent pour rendre sexy les idées les plus complexes. Je recommande à tous les curieux la lecture de son excellent livre Freakonomics. Je m'inspire énormément de son style pétillant et sans concessions.   

Pourquoi avez-vous choisi l’autoédition ?

Pour son extraordinaire rapidité et sa flexibilité. J'ai eu la chance d'être édité à compte d'éditeur par le passé (pour mon premier livre Le premier homme sur Mars sera un blonde, un roman de "science-fiction-people" où une chanteuse à succès se met en tête de lâcher sa carrière pour monter une mission vers Mars), et cela m'a énormément tiré vers le haut. J'ai adoré être confronté à des professionnels au niveau d'exigence élevé.

Mais les délais sont longs, très longs.

L'auto-édition, elle, permet de publier à une cadence qui serait inimaginable en édition classique. La Méthode Clic-clac, par exemple, a été écrite et publiée en trois mois à peine. Pour l'auteur, c'est infiniment satisfaisant : on se sent en contrôle, et considérablement désinhibé.

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui rêve d’écrire un livre mais n’a jamais osé se lancer ?

Arrête de rêver, et mets-toi au travail. Tu ne sauras jamais si ton livre est bon tant que tu ne l'auras pas écrit.

Rêver n'est pas écrire. Rêver, c'est agréable ; écrire, c'est ingrat. La plupart du temps, le résultat est loin d'être à la hauteur de ce qu'on s'imaginait capable de produire. Et il faut l'accepter. La tentation de la perfection stylistique, c'est la pire de toutes les formes de procrastination, car elle tue dans l'oeuf des projets qui auraient pu devenir de très chouettes livres.

Alors lance-toi. Apprends à aimer ton vrai style. Pas celui qui sort de tes fantasmes, mais celui qui sort de ton clavier. Si tu ne sais pas comment commencer, écris comme tu parles. Tu seras surpris(e) de constater que bien souvent, ce n'est pas si mauvais.  

Quels sont vos prochains projets d’écriture ?

Je renoue avec le roman d'anticipation ! Nom de code de mon projet actuel : Baby Killers. L'histoire : un flic bourru et brutal se trouve subitement réincarné en bébé d'un an et demi, et doit apprendre à composer avec les limites de ce nouveau corps pour sauver son père. D'ailleurs, il est très probable que je recherche des bêta-lecteurs d'ici quelques mois. Si jamais cela vous intéresse, vous pouvez me contacter via mon Twitter ou ma page Facebook !


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